libido=0
Je rentre de chez le médecin. Je pensais juste faire une provision de
vitamines et de somnifères, le monsieur ne l'a pas vu comme ça.
Trop
de tension, rythme cardiaque trop élevé, pouls trop rapide, " vous
fumez", "vous buvez", "vous êtes stressé en ce moment?" Réponse: OUI,
bref, la totale.
Résultat: demain matin rendez vous à jeun au labo pour une série d'analyse, ça fiche les chtons.
Verdict demain soir. Et là je me dis "Qu'est ce qu'ils vont bien me trouver?"
Elise va arriver d'ici un quart d'heure. je redoute un peu cet instant, même si je l'attends avec impatience.
il va falloir remettre le pieds dans le plat, et quel plat!
Elle est consciente de m'avoir blessé par maladresse et culpabilise.
Bien
sûr elle tente de minimiser les choses mais ce qui a été dit génère des
images glauques que mon imaginaire amplifie et qui me paraissent
indélébiles.
Je ressens du coup une aversion aux choses du sexe, je la sens souillée et je l'aime.
Ces images de relations d'une nuit avec ces noctambules du 11ème dont c'est le boulot me dégoute.
Elle est très amoureuse donc très malheureuse de cette situation.
Je
fais tout pour lui faire comprendre que le problème vient de moi,
pauvre écorché que je suis et que sa vie sexuelle d'avant ne me regarde
pas, que je ne peux lui en vouloir.
Ces images d'elle se donnant à d'autres me dérangent, me dégoutent.
Elle se sent tellement responsable d'avoir trop parlé pour "faire sa maline" comme elle dit.
Je
ne peux plus la toucher. La nuit dernière j'ai posé une main sur son
épaule,j'ai aussitôt vu la main d'un autre qui la caressait. Mon
imagination a pris le relais et j'ai du bondir hors du lit, écoeuré.
Elle m'a rejoint en larmes au salon.
Notre
vie intime, géniale et drôle à la fois en a pris un coup. Nous faisions
tout le temps l'amour, tout y était prétexte. Quelques phrases ont
suffit pour stopper cette magie du jour au lendemain. Je suis passé à
la phase: libido = 0
